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🏘️ Alors que la pénurie touche toutes les catégories de logements, cette mesure AGGRAVERAIT la situation pour toutes les Genevoises et tous les Genevois et RÉDUIRAIT la diversité de l’offre.

📢 Dans ce contexte, Natacha Buffet-Desfayes, députée PLR au Grand Conseil et cheffe de groupe, livre sa réflexion dans la Tribune de Genève :

« Expropriations de privés pour confisquer leurs terrains, réorientation brutale de la production de logements au profit exclusif de coopératives à l’accès restreint, siphonnage de fonds publics… Voilà, ni plus ni moins, ce que propose l’initiative sur les coopératives.

On le sait, on l’expérimente tous: Genève est en pénurie de logements. Face à une situation complexe aux ressorts multiples, les initiant ont opté pour une pseudo-solution unique et inadaptée. Si l’intention de proposer davantage de coopératives à Genève semble louable, les mécanismes choisis pour y parvenir sont extrêmes et mèneront à une aggravation durable de la crise.

Coopératives

Comment imaginer qu’exproprier des privés pour s’approprier un terrain soit une méthode acceptable, qui plus est quand on sait que l’État, les communes et les fondations de droit public en possèdent déjà un grand nombre inutilisé? Rappelons que depuis 2016, l’État soutient très activement les coopératives: 40% des terrains du PAV, plus grand projet de développement urbain d’Europe, leur sont déjà exclusivement réservés.

Comment penser que ne construire, dans tout Genève, plus qu’un seul type de logement, sélectif et contrôlé, est la réponse adaptée à une pénurie de logements qui touche tous les Genevois? Cette initiative ne propose pas de créer 11’000 logements supplémentaires, elle déshabille Pierre pour habiller Paul en réorientant la production des prochaines années vers des habitations difficilement accessibles.

Expropriation

Le texte de l’IN180 est clair: pour atteindre ses objectifs, l’État devra préempter et exproprier des privés. Qui dit préemption ou expropriation, dit logements d’utilité publique (LUP). C’est la loi, comme le Tribunal fédéral l’a rappelé.

L’IN180 permet donc de ne construire que des LUP, mais sous forme de coopératives. Leur accès est conditionné: plafonds de revenus, contrôle du taux d’occupation… et ce, pour en réserver l’accès aux revenus les plus modestes.

Alors au final, qui pourrait vivre dans ces 11’000 logements? Pas les revenus les plus modestes qui n’ont pas tous 15’000 à 50’000 francs pour payer un droit d’entrée obligatoire. Ni la classe moyenne, trop «riche» pour un logement contrôlé.

Je reste convaincue que la sortie de cette pénurie de logements ne passera pas par la confiscation de terrains, ni par les injonctions à ne construire qu’un seul type de logement. Je crois fermement en une politique du logement pragmatique, équilibrée qui respecte la diversité des besoins.

Pour y arriver, Genève doit: 

  • se doter d’une vraie diversité de logements pour tous: familles, jeunes, seniors, classe moyenne, étudiants. Cela implique une offre variéeallant du logement subventionné à la location, en passant par la PPE et les coopératives;
  • construire sur les nombreux terrains déjà disponibles, sans confiscation de terrains privés;
  • utiliser avec rigueur les fonds publics: les 35 millions de francs du fonds LUP doivent rester dédiés aux revenus les plus modestes. Les détourner pour financer des coopératives inaccessibles, comme le propose l’IN180, est irresponsable.

La machine du logement est déréglée. Au lieu de la réparer, les initiant proposent de l’enrayer. Avec l’IN180, c’est la panne assurée. »

✍️ Natacha Buffet-Desfayes

Lire le texte sur TdG en ligne: https://www.tdg.ch/geneve-linitiative-sur-les-cooperatives-menace-le-marche-403137885139

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